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 Parfois j'ai l'impression que je n'apprendrai jamais [PV Kimiko]

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Invité
MessageSujet: Parfois j'ai l'impression que je n'apprendrai jamais [PV Kimiko]   Parfois j'ai l'impression que je n'apprendrai jamais [PV Kimiko] Empty2015-07-01, 16:14

« Pardon, laissez-moi passer » criai-je aux passants en me glissant entre eux tant bien que mal. Nerveusement, mes yeux trouvèrent mon poignet où trônait ma montre. Celle-ci appartenait à mon père avant qu'il ne me l'offre il y a de ça à peu près quatre ans. Je n'aimais pas trop la porter en général mais j'avais négligé l'achat d'une nouvelle et il fallait bien que je sache à quelle heure je devais partir ou arriver. Même si présentement, elle ne me servait qu'à me dire que j'allais être très en retard. Heureusement, j'allais juste "bénévolement" à un cours magistral qui n'était guère donné pour mon année, encore moins par un de mes professeurs. Du moins, je l'espérais...

Je vis au loin le bâtiment se profiler, pensant que quinze minutes de retard n'auraient rien de dramatique. Surtout dans le secteur public. Non ? Dans mon ancienne université, j'aurais servi d'exemple aux plus jeunes pour ce qu'il était de ne jamais, jamais, arriver en retard sous peine d'être douché devant tous. Que risquais-je ici ? Des remontrances ? Peut-être même pas, les professeurs tentant autant qu'ils le pouvaient de poursuivre leur cours. Si j'entrais assez discrètement, je passerais certainement inaperçu. Puis je n'allais pas être le premier, ni le dernier à faire ça...

Je me précipitai sur la porte de l'amphithéâtre et marquai une petite pause. Il fallait que je me calme et reprenne mon souffle dans le but d'être aussi discret que possible. Un sourire se faufila sur mes lèvres et j'ouvris doucement la porte. Le dos courbé et les jambes légèrement pliées, je faisais ma pénible entrée dans l'étouffante pièce. Noire de monde. Cela allait s'annoncer sportif de trouver une place mais bien heureusement, les places à l'avant étaient souvent vides. Une chance, moins de chemin je faisais, moins j'avais de chance de trouver un moyen de me faire remarquer. Déjà que je n'avais pas ma place ici...
Et c'était peu dire... car ce que le professeur chantait ressemblait beaucoup à du droit public. Moi qui voulais m'intéresser au privé. Fantastique !

« Il me semble cependant qu'arriver en retard n'est pas un droit fondamental, jeune homme. Dépêchez-vous donc de vous asseoir... si tant est que ce cours vous intéresse vraiment ». Je serrai les lèvres dans un sourire pincé pour ne pas lui répondre que j'en doutais après réflexion. Mais j'y étais, autant y rester. Sentant les regards sur moi plus insistants, je me souris à moi-même avant de m'asseoir flegmatiquement là où bon me semblait : au point où j'en étais ! Je lançai un regard à ma nouvelle voisine en m'inclinant poliment pour m'excuser de la gêner alors que le cours avait repris.

« Le droit constitutionnel est donc fondamental, à vous surtout pour bâtir la nouvelle juridiction de Shinkyo. Car le droit public, dont fait partie le droit constitutionnel, est ne l'oublions pas au Japon un moyen pour le peuple de se faire entendre et de résoudre ses problèmes » je pouffais de rire en entendant ça. Ce qui ne plu guère au professeur qui croisa immédiatement mon regard. « Vous avez quelque-chose à faire partager autre que votre retard peut-être ? » J'élevai un sourcil en regardant seulement mon stylo avant de hausser les épaules. Je passai ma langue sur mes lèvres, sentant les mots me démanger. Puis finalement, je faisais encore cette même erreur : j'ouvrais ma bouche – faisais l'insolent, aurait dit mon père. « Vous y croyez vraiment ? Que le peuple est défendu par le droit public tel qu'on le connait ? La plupart des affaires sont résolues à l'amiable, procédure encouragée par notre droit public. Ces mêmes petites "conciliations" qui finalement arrangent une partie d'entre nous et nuisent à la société » « Ce n'est pas le sujet, monsieur...? » Je ne renseignai pas mon nom et poursuivis. « Ah oui ? Pourtant il faudrait bien qu'on sache à quoi va réellement nous servir ce qu'on apprend... surtout vu le contexte » Je savais qu'en faisant allusion à ce qui se passait, je marchais sur des œufs. Le visage du professeur se resserra. « Vous devez vous être tromper de cours. » « Quoi ? Personne ne pense qu'on doit améliorer- » « Encore un mot et vous finissez dehors. » La voix de l'homme avait été tranchante. Je levai alors immédiatement les mains comme pour me rendre. J'en avais assez fait. Mon stylo cassé en disait d'ailleurs beaucoup...

J'étais un petit peu agacé oui, car je savais mieux que personne que les juges disaient ce qui les arrangeaient et que les conciliations pouvaient être biaisées. Quand elle était morte, une conciliation de ce genre avait gentiment fait disparaitre l'affaire, empêchant des "troubles à la société". Sauf que la société est responsable de ses hors la loi. Et il fallait les aider ou les punir, plutôt que de les cacher dans un placard.

« Irresponsables... » murmurai-je en levant les yeux au ciel. Les japonais faisaient l'autruche quand il s'agissait de procès. Et quand il s'agissait surtout de ce qu'il se passait à Shinkyo. Je pestai en silence... croyais-je avant de croiser le regard de ma voisine. « Désolé, j'imagine que je t'empêche d'écouter ce cours passionnant et primordial à notre réussite dans la société... » encore une fois, malgré mes sarcasmes, je m'inclinai légèrement pour m'excuser et plaçai mon menton dans ma paume en tentant de m'intéresser de nouveau au cours. Elle avait tout de la bonne élève, notai-je cependant au sujet de la jeune femme à mes côtés. Je devrais plutôt prendre exemple sur elle et la boucler mais c'était plus fort que moi. « Mais franchement... » finis-je quand même, doutant vraiment de l'intérêt de cet enseignement vieillot et poussiéreux qu'on nous servait pour faire "du neuf" soi-disant.

Je voulais mieux pour le Japon et Shinkyo.
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Parfois j'ai l'impression que je n'apprendrai jamais [PV Kimiko]

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