To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am...
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Sujet: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-28, 19:30
Vous connaissez ce sentiment de fuite en avant ? Quand sans cesse, quoique vous fassiez, vous avez l’impression que tout vous échappe et que rien ne marche comme prévu ? Bienvenue dans ma vie.
Cela fait 3 mois maintenant. Que je me suis réveillée dans ce corps qui n’était pas le mien. Que j’ai appris que j’étais morte. Oui, c’est sordide. Et oui, j’ai toujours du mal à m’y faire. Ma vie était réglée, millimétrée. Là. C’est un bordel sans nom. Elle ne réfléchit jamais. Si je réfléchis ! C’est pas parce que je programme pas tout 2 ans à l’avance, que je réfléchis pas. Je m’arrête au milieu de la rue. Ça, ça reste perturbant. Surtout quand elle ne prévient pas. Même si je ne crie plus comme au début quand elle se manifestait. Je. Moi. C’est mon corps j’te signale, ma vie. On s’est mises d’accord non ? Oui, oui. Cohabiter. Comme s’il s’agissait d’un appart avec deux chambres… Je regarde mes mains, et soupire. Des volutes dorées, blanches et roses s’entrecroisent sur chaque ongle. Et dire qu’on a passé des heures à faire ça. Ouais, mais avoue, ça claque non ? Franchement, c’est trop joli. Oui, d’accord, je te l’accorde, c’est plutôt réussi.
C’est déjà mieux qu’au début. On s’entend mieux. Un peu. On arrive plus ou moins à s’accorder. A trouver des compromis. J’ai pas choisi d’être ici. Elle non plus n’a pas eu le choix. Quant à savoir pourquoi. Je m’en fiche un peu, et elle aussi je pense. Tout ce qu’on veut c’est… enfin non, elle veut que je dégage. Moi. Honnêtement, si c’est ça ou disparaître… Quitte à choisir, je préfère rester malgré tout.
Mais elle est tellement … épuisante. Elle veut tout tout de suite, elle prend le dessus 5 minutes (j’ai vérifié), et je retrouve l’appart retourné, les fringues étalées partout, parce qu’elle cherchait son short prune. Comment dire. On est en janvier. Et alors ? Ce short me va super bien ! Et puis, y a toujours, toujours quelqu’un. C’est quoi ce besoin maladif d’être entourée ? Et c’est quoi ce besoin maladif de fuir tout le monde ?
Je soupire. C’est incessant. On tourne en rond. Au moins, j’ai réussi à garder le job… pour le moment… A acheter des vêtements décents. De vieille ouais. Mais j’adore le manteau ! Je le sers autour de moi, humm. Au fond de moi, je l’aime bien aussi. Ahah ! Mais bon, une veste en fourrure blanche, avec une capuche à oreilles, j’ai pas… C’est un panda, un panda ! Et moi, j’ai même pas encore 20 ans, et il est tout doux, il est trop beau !
Je souris. Le bon côté, c’est qui lui faut pas grand-chose pour être heureuse. Je réussis à peu près à m’habiller comme je veux, mais quand elle se montre têtue, c’est insupportable. Et ça avait été le cas ce matin. Parce que je ne travaillais pas, pas de raison de s’habiller correctement… elle avait réussi à me faire mettre un short en jean et un legging rose, un gros pull bleu clair et des boots bleus foncés … et encore j’avais réussi à négocier la taille du short… je ne veux même pas savoir ce que ce serait si je la laissais faire… Ça serait franchement sympa de ME laisser M’habiller comme je l’entends.
Je regarde autour de moi et cligne des yeux. Je ne sais même pas comment je suis arrivée là. Non que ça ait de l’importance. Y a presque personne, peut-être parce qu’il fait un froid de canard… et presque nuit. J’hausse les épaules.
Je cherche du regard un endroit un peu abrité, Continuant d’avancer, les mains au fonds des poches, je repère enfin un banc presque intact dans un coin. Bon et maintenant ? Je ferme les yeux. Je ne sais pas quoi faire. Je me suis répétée des heures durant que ce n’était pas possible, au bout d’un moment, il faut bien se rendre compte que ce n’est pas un rêve, que tu ne délires pas et que oui, tu t’es réincarnée… Bon, pis ça a été rendu public, donc plus trop la peine de se voiler la face… A moins que tu divagues comme dans Vanilly Sky… Hummm… N’importe quoi. Parce que tu trouves ça plus censée toi, toutes ces histoires ? … Oui, c’est bien ce que je me disais. Oui, mais au final, rêve ou pas, on est coincée ensemble. C’est pas faux.
Je me relève et commence à arpenter le parc. Plutôt que de perdre ton temps, on pourrait aller voir mes potes. J’m’amuserais au moins... et pis à ce train là, si tu continue à les éviter, j’vais plus en avoir des masses… Non merci. Ils sont trop… trop pour moi. Je soupire. Ou elle soupire, je ne sais pas trop.
Je m’arrête. Et dire que je me plains de ton allure… Arrête ! Elle est trop belle ! Sérieux, elle a trop la classe ! Et je sais que tu aimes le rose, et c’est pas parce qu’elle ose un truc et toi non que c’est moche. J’ai pas dit ça. Faut oser ouais… Moi j’aimerais bien ! En violet aussi. Non non non. Même pas en rêve. Je penche la tête sur le côté en observant ladite personne quelques mètres plus loin. Elle joue avec des cartes. C’est quand j’arrive à quelques pas d’elle que je me rends compte que j’ai continué d’avancer sans la quitter des yeux. Ou ses mains. Je relève les yeux pour la regarder. Je fronce les sourcils. C’est bizarre… Ma main se lève et désigne ses mèches.
« J’adore votre coiffure. C’est trop joli. » Avec un grand sourire. Je désigne les cartes. « Vous faites des tours ou de la divination ? »
Je cligne des yeux. Arrête de faire ça ! Quoi ?? C’est toi qu’à avancer pour le coup, pas moi ! Je ferme les yeux, secouant la tête, avant d’ouvrir et de refermer la bouche. Qu’est-ce que vous voulez que je dises ??
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Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-28, 21:50
I have to look up just to see hell
Chisei se montrait durement têtu pour la première fois depuis maintenant plusieurs années et ce bien malgré le mal que Sakki lui a fait tout récemment, il refusait de coopérer et même en plus, il empêchait le plus vieux d'agir comme il le souhaitait. Le brun lui imposait une présence dont il ne voulait pas et dont il voulait même très clairement se débarrasser pour la peine, le Rose cessait tout effort. Il ne s'occupait plus que des comptes, laissant le bar entre les mains des deux frères et ce bien malgré qu'il ai vu clair dans le jeu du plus vieux des deux : s'il avait engagé son cadet dans le bar, c'était bien pour ne plus avoir à s'en occuper. Mais Akamatsu refusait de lui laisser cette opportunité : c'était lui qui désertait à la place de l'ancien Yakuza, forçant alors ce dernier à continuer de travaillé étant donné qu'il avait l'air d'avoir quelques scrupules à laisser Naoki gérer le bar tout seul. Le Rose se fichait bien de ce qu'ils pensaient les deux puisqu'eux se fichaient bien de son avis. Et ce malgré la menace faire par Sakki, Chisei avait bien envie de tout de même le laisser en plan, il n'en pouvait plus de cette vie de merde que ce dernier lui faisait vivre. Le petit frère qui s'incruste ce n'était que la goutte d'eau qui faisait déborder le vase et ce dernier s'acharnait tout autant sur lui alors ce n'était plus qu'à peine vivable.
Ainsi, une fois de plus, il coupa l'herbe sous le pied à Sakki qui voulait certainement s'offrir une sortie pour la soirée voir la nuit et se défila en premier. Chisei n'avait même pas averti de son départ. Korosu lui avait déboîté son poignet, Akamatsu ne lui devait plus rien à présent, c'était décidé. Il avait envie d'en avoir que pour sa propre gueule aussi pendant un moment, histoire de laisser à Sakki réaliser comme il n'est qu'un incapable sans lui. Certes Naoki rend service, mais il ne fait pas tout pour autant.
Les pas du jeune voleur avaient mené ce dernier dans le parc le plus proche du bar, trouvant tout de même trop risqué de s'aventurer tout seul trop loin tant qu'il n'avait pas de plan pour s'en sortir. Il était révolté mais pas complètement dingue pour autant, il était bien trop abîmé pour espérer pouvoir se défendre un minimum tout seul. Il décida de se trouver un coin tranquille - pas compliqué à cette heure-ci - et d'aller poser ses fesses sur un banc sous la légère obscurité qu'offre l'ombre d'un grand arbre. Il plia ses jambes avec l'élégance qu'aurait une femme bien éduquée et fouilla dans sa poche pour en sortir une petite boîte en carton qui semble bien ancienne tant elle est usée. De cette petite boîte, il extirpa un paquet de cartes jaunies mais tout de même intactes, sans signe distinctifs qui pourrait permettre de tricher. Il observa un instant le dessin qui se trouvait à leur dos : un motif noir et marron offrant presque un aspect occulte à ces rectangles de carton qu'il avait reçu de la part de l'homme qui l'avait élevé. Vraiment, si cet homme savait ce que Chisei est devenu, il s'en retournerait dans sa tombe.
Le Rose eut un léger sourire en pensant à son passé, il avait rarement l'occasion ni le temps d'y penser et pourtant, ses souvenirs sont excellents. En ce temps là, bien qu'il ait été entouré de pauvres, le vie n'avait jamais été aussi facile. Instinctivement, il mélangea les cartes à la manière d'un croupier de casino ou d'un magicien tel qu'on en voit à la télévision parfois. Aucune carte ne lui échappait, il avait la maîtrise la plus totale dans ce qu'il faisait. C'était devenu bien trop rare.
Il entendit nettement des pas s'approcher de lui mais il les ignora, ils étaient bien trop légers pour être ceux d'un homme, du moins d'un homme adulte ou d'un homme dangereux. C'était probablement quelqu'un qui passait par ici, tout simplement. Il ne se rendit compte du contraire que lorsqu'il entendit la voix d'une jeune femme s'adresser à lui pour complimenter ses cheveux. Il releva la tête, fixant son œil unique sur la bouille ronde d'une jeune fille à l'allure adolescente.
« Merci. » répondit-il avec un sourire aimable, heureux d'entendre un compliment qui ne vient pas d'un pervers en manque pour une fois. « Je fais des tours. »
Tout en parlant pour répondre aux questions innocentes de l'inconnue, il l'observait un peu, la trouvant absolument ravissante avec ces couleurs flashy qui lui donnaient un air d'autant plus joyeux que celui qu'elle avait sur le visage. Jusqu'à ce que son air change soudainement. Quelle personne étrange... Pourquoi sont-ils tous aussi bizarres dans ce quartier ? Chisei avait remarqué quelques comportements un peu bizarres dans le sens où les personnes changeaient bien vite de comportement ou d'expression du visage, comme s'ils étaient tout à coup une toute autre personne. Il n'avait pas plus creusé que cela, bien que ça ne le mette pas vraiment à l'aise.
« Voulez-vous en voir un ? » demanda-t-il gentiment, de sa voix ni grave, ni aiguë. « Vous pouvez vous asseoir si vous le souhaitez. »
Il était rare qu'il soit si enclin à passer quelques minutes ainsi avec quelqu'un de son propre gré. Il l'était encore plus qu'il veuille faire un tour comme ça, sans avoir d'idée derrière la tête. Autrefois, il avait pris l'habitude de laisser les gens parier. Il avait trouvé un coin où les parieurs étaient nombreux, il les faisait parier, les laissait gagner au début pour les accrocher, leur donner envie, puis il leur vidait leur portefeuille par la suite. Lui qui ne vivait que pour l'argent, à cet instant là, il n'avait aucune intention malveillante envers cette fille.
Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-29, 12:47
Il est chouette ce parc, je l’aime bien, même si la nuit, c’est glauque, faudra pas rentrer trop tard. J’acquiesce d’un signe de tête, plus par réflexe. Oui, je sais, pas besoin de ça… Et c’est presque par hasard que j’ai fini ici. Non, moi, je passe souvent par ici, c’était plus rapide pour aller au bar. Ah. Il doit être joli au printemps et en été. C’est pas trop loin de l’appart, ça peut faire une balade sympa. Si tu arrêtes de passer tout ton temps libre à me torturer. C’est pas de la torture. On s’est déjà améliorée. Je veux pouvoir refaire de la danse sans encombre. Réussir un grand jeté ou un saut de basque. Le bon côté, c’est que j’ai déjà perdue 2 kg, et ça me rend plus souple, c’est trop cool ça. Ah non, on va pas discuter à nouveau de ça. C’est trop, trop, trop dérangeant.
A force de tourner dans le parc, je finis par tomber sur quelqu’un. A l’allure plutôt singulière. T’es sûre qu’on voit les mêmes choses tous les jours ? Parce que j’ai quand même vu bien plus bizarre ou choquant que ça… Oui, bon. De longs cheveux roses, et quoi ? un bandage sur l’œil ? genre comme un pirate ? Ca fait encore plus sexy ! T’as de ces goûts… Quoi ? C’est pas parce que c’est une nana que je peux pas la trouver jolie ou sexy. Mais arrête de déformer tout ce que je dis… ou pense… Oh pis merde.
Je ne me rends pas compte que j’avance, que je vais me planter jusque devant elle, jusqu’à ce que j’y sois. Et avant même que je puisse faire marche arrière, ni vue, ni connue, je me mets à parler, à haute et intelligible voix. Ma voix. Oui, si tu veux. Mais pourquoi est-ce que…
Des tours ! Trop cool ! Regarde, c’était juste un compliment et ça lui a fait plaisir, ça coûte rien et hop, un peu de bonheur ! Et tu vois, t’aimes la magie aussi ! c’est pas moi qui viens de m’extasier… Je cligne des yeux. Et la regarde à nouveau. Allez, accepte. Sérieux, sinon, tu vas faire quoi ? tu vas nous faire rentrer à l’appart ? oh s’il te plait ? T’en as envie aussi, je le sais, y a un truc qui t’intéresse chez elle. Quoi ? oui, peut-être, mais je sais pas quoi, ni pourquoi… Les tours, j’adore les tours aussi !
Et je me rends compte que ça doit faire quelques secondes qu’elle m’a posé la question et que je reste comme une débile à la regarder et à débattre intérieurement. Elle va me prendre pour une névrosée… c’est un peu le cas, darlin’ Beaucoup même. Complément à l’ouest…
Je m’assois à côté d’elle, tournée vers elle, en lotus.
« Oui, avec plaisir, j’aimerais beaucoup. »
Je lui souris en hochant vivement la tête.
Elle sort les deux jokers du paquet. Je la regarde manier les cartes. C’est dingue ce qu’elle fait ça facilement. Ouais pourtant, elle doit avoir mal à la main. Oui, c’est encore plus impressionnant. Elle me fait choisir une carte au hasard. Ok, le 3 de cœur. Je la replace dans le paquet. Elle mélange à nouveau les cartes, la mienne se baladant à l’intérieur. Je la regarde, alors qu’elle m’explique que les deux jokers vont retrouver ma carte. J’hoche la tête, complétement absorbée. Elle pose le tas de carte sur le banc, les deux jokers dans une main. De l’autre main, elle commence à ‘feuilleter’ le tas et passe rapidement sa main avec les jokers pendant que les autres tombent. Ils ont attrapé une carte. Elle retourne la carte en question, coincée entre les deux jokers. Le 3 de cœur. Ma carte.
Je fronce les sourcils. J’ai déjà vu ce tour. Avec un peu moins de savoir-faire, mais c’est le même… Y a sans doute pas mal de magiciens et autres qui le connaissent ce tour, tu sais. Oui, mais c’est pas le premier tour que tu fais… et cette façon de faire… et même les cartes. Quoi ? C’est que des vieilles cartes. Oui, je sais, justement… Je penche la tête sur le côté, et relève les yeux pour fixer mon interlocutrice. Elle a parlé ? non ? Merde. Je fronce les sourcils.
« On se connait ? »
On se connait ? Sérieux, t’as rien de plus ringard ? Quoi ? Non, je… Ehoh, même si t’étais sérieuse, t’as oublié un ptit détail. : c’est moi, t’es dans mon corps… J’ouvre de grands yeux. Ah. Oui. Effectivement. Mais pourtant, je suis sûre de… Je la fixe, en essayant de … Ah. Non. Je le fixe. Le. C’est un mec. Quoi ? sérieux ? Tu le connais d’où ? C’est qui ? Oui. Je le connais, même si il a euh beaucoup changé. Hahaha, parce que toi non ? Et merde.
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Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-29, 18:04
I have to look up just to see hell
Chisei remarqua facilement l'hésitation de cette jeune femme qui lui faisait face, elle semblait en prise à un débat intérieur bien prenant. Il se demanda pendant un instant s'il avait l'air aussi louche et effrayant pour qu'une fille hésite autant à s'approcher de lui, à moins qu'elle soit tout simplement du genre paranoïaque. Certes, il peut y avoir de quoi lorsque l'on a conscience de tous les Yakuzas, psychopathes et personnes étranges qui traînent dans Shinkyo. Oui, ce n'est certainement pas le meilleur endroit pour se sentir totalement en paix, tranquille et en sécurité. Mais dans ce cas, il vaut mieux déménager, n'est-ce pas ?
Akamatsu ne s'impatienta pas, il ne la forçait en rien de toute façon. Il ne lui avait fait qu'une proposition que semblait tout de même bien raisonnable, rien qui soit digne de ce qu'aurait pu dire un homme carrément pas net à l'égard d'une jeune femme aussi mignonne. Cette inconnue finit par faire son choix et accepter une petite démonstration, ainsi, elle s'assied auprès de Chisei qui, avec le mouvement, pu sentir le parfum doux et sucré de la charmante demoiselle qui s'était posée à ses côtés.
Le Rose lui adressa un nouveau sourire et se mit alors à jongler avec les cartes, les mélangeant après avoir retiré les jokers. Il laissa la fille prendre une carte puis la remettre dans le paquet, n'importe où, pendant la manipulation des cartes, il l'occupa un peu, en lui parlant, en lui montrant bien les deux jokers qu'il n'avait pas encore glissé dans le tas. Puis finalement, la magie opéra, quand il sortit l'une des cartes de la pile avec les jokers, il tira le trois de cœur sans laisser un instant la jeune femme se douter de la manœuvre qu'il avait faite pour ne pas se planter et pouvoir se saisir de cette carte en particulier au milieu de tant d'autres.
A ses débuts, il arrivait à Akamatsu d'avoir quelques ratés, quelques mauvaises manipulation. Mais aujourd'hui, même avec un poignet blessé, douloureux et enroulé dans du tissus, il avait des gestes fluides et s'en sortait parfaitement bien. L'expérience. Bien qu'il ait moins l'occasion de faire ouvertement des tours, il n'avait pas perdu son savoir-faire, il utilisait ce type de mouvement au quotidien, pour tricher, embobiner les types qui jouent au poker contre lui ou lorsqu'il fait la banque. Et sa rapidité lui permettait aussi de lever des porte-feuilles et autres objets précieux sans la moindre difficulté. Mais ça, il s'en cachait bien, c'est parfaitement logique. Tout comme il a toujours caché son ambidextrie à tout le monde, même à Sakki pendant tant de temps. Ça lui avait bien été utile finalement, le brun ne s'attendait pas du tout à voir Chisei aussi habile avec la main qu'il n'utilisait pourtant jamais. Parfois, l'ancien Yakuza semble oublier que le Rose compense son manque de force physique par l'intelligence. Evidemment, c'est pas donné à tout le monde. Certains n'ont simplement rien pour eux.
« Est-ce votre carte ? » demanda-t-il bien qu'il connaisse parfaitement la réponse.
Mais la demoiselle avait l'air repartie dans ses pensées une fois de plus. Chisei ne s'en vexa pas, elle fixait ses cartes. Il ne comprenait pas pourquoi, peut-être les trouvait-elle simplement à son goût ? Elles étaient uniques ou du moins très très rares tellement elles étaient anciennes. Le Rose le gardait jalousement depuis des années et le rangeait toujours précieusement pour ne pas que Sakki ait idée de le lui prendre un jour. Vous savez, histoire de le punir pour des raisons X ou Y totalement arbitraires ou parce qu'il l'a simplement décidé autrement dit.
Puis sans avoir de réponse à sa question, il reçu une autre question qui le surpris pas mal. Cette jeune fille pensait le connaître, elle le lui demandait, mais pourtant, rares sont les personnes qui oublient Chisei et ses cheveux roses, ses tenues très peu discrètes. Et le Rose a une excellente mémoire, c'est pour cela qu'après avoir légèrement froncé les sourcils, il répondit :
« Je peux vous assurer que non. »
Bien malgré la réponse négative, il n'en fut pas moins aimable, adressa un sourire doux à cette jeune femme. Bien que vraiment, il trouvait étrange qu'elle ait l'impression de le connaître. Il n'aurait jamais oublié un tel visage et un tel style vestimentaire particulier et coloré.
« Comment vous appelez-vous ? » questionna-t-il, histoire d'assurer le fait qu'il ne la connaissait pas.
Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-29, 22:41
Assise à côté d’une inconnue aussi rose que Pinkie Pie, tu parles d’une référence, je la regarde faire son tour, avec une dextérité incroyable, malgré son poignet bandé. Pourtant, je me rends à peine compte de la difficulté du tour. Moi, j’ai regardé, j’ai pas quitté les cartes des yeux, ben sérieux, j’ai rien vu, soit elle va super vite, soit... ben elle est trop douée… Oui. J’ai regardé aussi je te signale. Non, t’as décrochée, t’étais perdue dans tes pensées darlin’, et ouais, ça dépasse mon niveau de bizarrerie. Ah. Oui. Je me disais juste qu’elle me faisait penser à quelqu’un. Je sais pas, c’était y a longtemps.
Je la regarde, la fixant comme pour lire ses pensées. Oui, elle a parlé, elle a demandé si c’était ta carte. Mais non, j’ai besoin de savoir. De savoir qui c’est. Si je la connais. Et, sérieux, tu te rends compte de ce que tu demandes ? Toi ? P’tite rousse aux oreilles de panda ? Je grimace en me rendant compte de l’imbécilité de la question, du non-sens de ma demande… même si c’est effectivement le cas, comment pourrait-elle me reconnaître ?
Le tour. Les mains. Les cartes. Le tour était moins abouti, il y avait moins d’agilité, moins de savoir-faire… Lui, pas elle. T’es sûr que c’est un mec ? Je regarde ses… son œil. Je cligne des yeux. Oui. Oui, j’en suis sûre. Mais c’est qui ? C’était…
Je revois mes parents qui nous emmenait, mon frère et moi, à la fête foraine. Puis mon frère qui m’y emmène seul chaque année suivante. Je revois la grande roue, les manèges à sensations que j’adorais, j’entends les cris, les appels des forains, je sens presque les barbes à papa qui collaient aux doigts et les pommes d’amour qui collaient aux dents. Et les tours de magie. Et lui. Un gamin. J’étais pas plus vieille, on devait avoir le même âge. Je l’aimais bien. J’esquisse un sourire en me souvenant. Il était cool ton frère. Et lui, il était mignon quand il était petit… bon, même pour un mec, il reste super sexy !
Chisei, il s’appelle Chisei. Me rappelle plus de son nom. Je le voyais chaque année… jusqu’à ce que mon frère se barre… Après j’y suis plus retournée… mes parents n’avaient pas trop la tête à ça…
Et non, bien sûr que la réponse à ma question est non. Je me reconcentre sur lui. Comment je …
« Je m’appelle… »
Je referme la bouche. Ouais, le malaise. Je m’appelle pas Tsubaki. Et quand bien même toute façon, il ne se souviendrait probablement pas de moi. J’ai jamais été très… remarquable. Je secoue la tête, et cligne à nouveau des yeux. Non, je vais pas pleurer pour un truc aussi débile. Non… même si c’est la première personne qui m’a connue moi…qui pourrait se souvenir… qui peut prouver que… Que quoi ? Que tu existes ? Bordel ! Tout le monde a vu la une des journaux avec ton nom dessus. … un hommage mortuaire, c’est ça ton truc pour me remonter le moral ? Non, mais c’est bien une preuve que tu … as vécu. Enfin, je veux dire… Super.
Non, je refuse de pleurer. J’inspire et cligne, encore, des yeux pour chasser les larmes qui menacent. J’esquisse un sourire forcé, avant de reprendre d’une petite voix.
« Mitsuko. Je m’appelle Fukuda Mitsuko. » Oui, si là, il ne te prend pas pour une folle… et j’ajoute plus fort : « Et toi, c’est Chisei. »
Mais qu’est-ce que tu fais ??? Quoi ? tu fais rien, tu dis rien… tu m’emmerdes, enfin tu comprends, mais sérieux, si on est condamnée à rester ensemble, te voir, me voir, dans cet état, c’est hors de question. J’ai pas envie de m’apitoyer, et de perdre mon temps à me lamenter moi. Alors tu lui parles.
Je me rends compte que je dois le regarder avec des yeux écarquillés, les larmes peut-être encore aux coins des yeux. J’ouvre la bouche pour ajouter quelque chose, mais rien ne sort. Je baisse la tête, les yeux fixés sur mes mains. Jsuis désolée. Oui, moi aussi.
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Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-30, 02:51
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Encore une fois, l'inconnue sembla énormément hésiter et ça paraissait d'autant plus puisqu'elle s'était carrément arrêtée au beau milieu de sa phrase, juste avant de donner son nom en fait. Elle s'appelle..? Chisei trouvait ça étrange. Ne se souvenait-elle pas de son propre nom ? Ou allait-elle lui mentir à ce propos ? Si c'était son intention, pourquoi avoir dit qu'ils se connaissaient ? Et puis, il faut savoir mieux s'y prendre pour mentir. Le Rose ne la quittait pas des yeux, ses doigts glissaient négligemment sur la tranche de son paquet de cartes alors qu'il attendait la suite, ou ne serait-ce qu'autre chose. Vraiment, pourquoi faire tant de mystère sur un simple nom ? Avait-elle finalement quelque chose à cacher ? La curiosité du jeune homme était bel et bien piquée à présent, un tel comportement ne pouvait pas être totalement naturel, ce qui semblait cacher quelque chose était forcément intéressant et attisait cette forte envie d'en savoir plus.
Et finalement, la réponse vint : Fukuda Mitsuko... Non, il ne connaissait définitivement pas cette femme, ce nom ne lui évoquait rien, mais vraiment absolument rien du tout. Il avait bien trop confiance en son excellente mémoire pour admettre le fait qu'il aurait pu oublier. Chisei faisait toujours très attention à ce genre de détail, par méfiance certes, mais ça lui a souvent été utile de se souvenir de certaines choses qui semblaient peu importantes à première vue. Il s'apprêtait à indiquer à Mitsuko que non, ils ne se connaissaient pas et qu'elle devait probablement le confondre avec quelqu'un d'autre. Il allait même lui demander si par hasard il serait possible qu'il ait un sosie mais il n'en eut pas le temps. Avant même qu'il inspire pour prendre la parole, les mots affluèrent de nouveau de la bouche de cette fille qui portait un air de « j'ai pas fait exprès » sur son adorable visage.
« Pardon..? »
Il ne pensa même pas à essayer de masquer l'air perplexe qu'avaient pris ses traits à l suite des paroles de sa vis-à-vis. Elle est bonne celle-là ! Ça le laissait aussi perplexe que ça le rendait méfiant, curieux et carrément surpris. C'était impossible : il ne la connaissait pas, il ne l'avait jamais vue, il ne l'avait jamais rencontrée auparavant. Il serait prêt à mettre sa main valide à couper si jamais il avait déjà réellement croisé ce visage. Maintenant restait à savoir comment cela se faisait qu'elle connaissait son prénom, mais ce n'était pas la peine de l'agresser pour autant n'est-ce pas ? Non, ce n'est pas comment ça qu'il faut s'y prendre avec les gens et encore moins avec les demoiselles. Il manquerait plus qu'il se mette à agir comme le taré qu'est son collègue, là ça serait tout bonnement et simplement la fin d'un monde.
Chisei fit à présent plus attention à l'expression du visage de sa nouvelle connaissance - qui le connaissait déjà apparemment - elle avait comme un air choqué ou surpris. Et ses yeux se retrouvaient mouillés. Le Rose s'en trouva d'autant plus perturbé, mais il s'était vite repris pour récupérer son air habituel. La jeune fille avait l'air bien triste avec sa tête baissée, comme si elle venait de faire une immense connerie. C'était encore plus étrange oui, Akamatsu se questionnait encore plus, il en arrivait à presque se faire des tas de scénarios plus ou moins probables dans sa tête sans pour autant laisser monter le stress ni montrer quoi que ce soit. Il leva sa main valide et tapota gentiment l'épaule de la petite rouquine avec un intention réconfortante.
« Allons, allons, que se passe-t-il ? » demanda-t-il, compatissant.
Il n'est pas réellement le genre d'individu sincèrement compatissant, c'était plus une habitude, conserver son image de personne aimable et prête à aider, à écouter était quelque chose d'important. Il voulait la faire parler, en savoir plus sur ce mystère qu'elle a immiscé d'elle même dans le crâne du Rose qui se demandait si elle avait grillé une éventuelle couverture accidentellement parce qu'elle est mauvaise comédienne ou si c'était vraiment autre chose. Il fouilla dans une de ses poches pour en sortir un mouchoir d'un blanc impeccable, immaculé, et plié de façon parfaite, comme au millimètre près puis il lui posa ce morceau de tissus doux sur les mains. Avant de se faire de plus grandes idées, il fallait qu'il lui demande, qu'il lui pose cette question :
« Qui vous a donné mon prénom ma chère ? Je sais parfaitement qu'on ne se connaît pas. Alors qui vous a informée ? »
Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-01-31, 02:11
Mais qu’est-ce qui t’a pris ? oh, tu m’as déjà demandé. Et je t’ai déjà répondu… Mais qu’est-ce que je vais lui dire ? Jsais pas, la vérité ? La vérité ?... oui, c’est super crédible. Comment je peux lui dire que je le connais. Comment je peux lui dire que je suis morte ? Que je me suis réveillée dans ton corps ? Franchement, comment tu veux que je sorte ça ?? Il a déjà l’air assez surpris que je connaisse son prénom. Comment tu peux savoir ? t’as les yeux figés sur tes mains depuis…
Je sens sa main sur mon épaule. Je cligne des yeux, et relève la tête. Je le regarde sans savoir quoi dire. Je dois encore avoir l’air abasourdie. Oui, bon, ok, j’aurais ptre pas dû... être aussi abrupte… Non, tu crois ? Oui, mais écoute, t’aurais papoté, t’aurais tourné en rond, et au final, ça n’aurait abouti à rien. Tu l’aurais reconnu et quoi ? hein, si j’avais rien dit ??
Je le regarde mettre un mouchoir dans mes mains. Je pleure ? Non, pas encore, mais c’est limite… heureusement que c’est du waterproof. Tu crois vraiment que c’est le moment ? Oui. Oui, c’est toujours le moment darlin’ Hein ? quoi ?
« M’informer ? » Je secoue la tête. « Personne. Personne ne m’a donné votre nom. Je…» Je le regarde. J’ouvre la bouche, avant de la refermer à nouveau. Parle, qu’est-ce que tu risques ? Qu’il te prenne pour une folle ? je crois que c’est déjà le cas tu sais…
« Vous allez me prendre pour une folle. » Je le regarde, avec un petit sourire. « Mais laissez-moi finir si vous voulez bien, sans m’interrompre, sinon, je… je n’y arriverais pas… si j’arrive à commencer… Ça risque d’être long… à expliquer… parce que je vais avoir besoin de… parler… et il faut… gardez l’esprit ouvert ok ? »
Je pince les lèvres, cligne des yeux, et commence à triturer le malheureux mouchoir qu’il m’a confié. J’inspire, ferme les yeux et me lance.
« Quand j’étais petite… je vivais à Tokyo. Et y avait une fête foraine, pas très loin de chez nous. Mes parents nous y emmenaient souvent mon frère et moi. Enfin, rapidement ça a était mon frère qui m’y emmenait. Il me payait des chouchous, des barbes à papa ou une pomme d’amour. On faisait la grande roue, je m’émerveillais de la vue à chaque fois. On faisait tous les manèges, je me mettais sur la pointe des pieds pour être assez grande pour certains, genre ils voyaient rien… »
Je souris, perdue dans mes souvenirs.
« Et à force d’y aller souvent… j’ai finis par connaître un peu, certaines personnes, certains forains… Et y avait la magie. Y avait un gamin qui faisait quelques tours. Je finissais toujours par aller le voir. Je me souviens que mon frère m’a engueulé la première fois, parce qu’il m’avait perdu de vue… je devais avoir quoi, 5 ans… Les fois suivantes, il savait où me trouver si jamais je m’égarais… mais je m’égarais pas, j’allais le voir. Le gosse… enfin il devait avoir mon âge. Et pourtant il maniait les cartes… C’était impressionnant. Je trouvais ça… magique oui c’est le mot. J’ai jamais eu cette dextérité. »
Je relève la tête vers lui. Et je bug. T’arrête pas, continue ! Je tourne la tête et regarde le parc, reprenant la parole, mon sourire revenant petit à petit pendant que je parle.
« Au fur et à mesure, on s’est mis à discuter. Je lui parlais de moi. De ce que j’aimais… ce qui s’est très vite limité à la danse. De ma famille, de mon frère. Et lui me parlait de … lui, de sa vie avec les forains. De ses tours, de ceux qu’il préparait. Il me faisait rire. Il me montrait ses tours, en me disant qu’ils n’étaient pas forcément au point et tout, et quand il ratait, il s’énervait. Moi je riais, il prenait ça tellement sérieusement. Au début, ça le vexait quand je riais, alors j’essayais de m’en empêcher, mais j’étais petite. Et puis, c’était pas contre lui, enfin, c’était pas méchant. Il a fini par comprendre, je crois, parce qu’il riait avec moi. Et il finissait toujours par les réussir, ses tours. Et quand il réussissait, il me demandait si moi j’avais appris de nouveaux pas de danse. Il voulait que je lui montre. Il m’emmenait me cacher derrière les stands quand mon frère voulait rentrer et que je ne voulais pas partir… Je l’aimais bien. C’était un de mes rares amis. »
Je fronce les sourcils.
« Et puis, quand mon frère est parti… j’ai juste… arrêté d’y aller…mes parents… c’était compliqué… et quand j’y suis retournée, c’est lui qui était parti. »
Je le regarde à nouveau. Et lui tends son mouchoir, tout déplié et chiffonné.
« Il s’appelait Chisei. Et c’était les mêmes cartes, des vieilles cartes. Et j’avais énormément ris les premières fois qu’il m’avait montré ce tour, parce qu’il perdait les jokers presque à chaque fois, ou que les cartes tombaient trop vite. Mais il a fini par y arriver. Comme pour tous les autres. »
Je cligne des yeux plusieurs fois alors que les larmes menacent à nouveau de rouler. Je me tourne et déplies les jambes, avant de me lever, lui tournant le dos.
« Je ne penses pas que lui se souviendrait de moi. Et de toute façon, je ne suis plus… moi. »
Ah, ça y est. Tu aurais dû garder le mouchoir. Tu vas faire quoi ? Partir en courant ? C’est une idée oui.
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Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-02-03, 16:56
I have to look up just to see hell
Mitsuko n'avait pas l'air de comprendre, elle n'avait pas l'air de savoir pourquoi Chisei lui demandait qui lui avait donné son prénom. Pourtant c'était logique : il ne la connaissait pas et elle ne pouvait pas l'avoir deviné toute seule. Il y avait forcément eu quelqu'un pour le lui communiquer et le Rose voulait juste savoir de qui il s'agissait. Il ne se montrait pas agressif, alors pourquoi avait-elle l'air aussi hésitante pour lui raconter ? Ça le regardait carrément là, elle ne pouvait pas dire le contraire une seule seconde. D'ailleurs elle ne dit rien de tel, elle fit une remarque comme quoi il allait la prendre pour une folle, qu'il fallait qu'il écoute sans l'interrompre même si c'était long à expliquer. Akamatsu s'en trouva encore plus piqué par la curiosité. Esprit ouvert ? Oui, pourquoi pas. Il verrait bien s'il arrive à le garder cet esprit là, tout dépendrait probablement de ce que lui dirait cette fille, des explications qu'il recevrait et s'il a l'impression qu'elle est en train de lui monter un bateau ou non. Le Rose se contenta d'hocher la tête pour donner son accord et il attendit qu'elle commence à parler.
La demoiselle se mit à parler, elle racontait que lorsqu'elle était plus jeune elle allait dans une fête foraine avec ses parents et son frère puis qu'en suite elle n'y allait qu'avec son frère. Elle donnait des détails, mais pour Chisei ça ne voulait rien dire. Il avait grandi dans ce genre d'endroit plein de couleurs, d'animations et de sucreries mais c'en était ainsi dans toutes les fêtes foraines, elles étaient toutes ainsi, avec leur lot de barbes à papa et de manèges, de gérants suffisamment gentils pour ne pas râler pour quelques petits centimètres manquant aux enfants pour monter dans certaines attractions. Après tout, ce genre de lieu c'est surtout pour les enfants, les employés sont là pour faire plaisir aux plus jeunes et ils le font bien, ils savent s'y prendre, ils savent ce qui plait au gamin. Ils évitent de les frustrer, les parents ont déjà grandement ce rôle dans leur vie.
Elle parla de son habitude, de la magie. Peut-être qu'il y a des magiciens dans certaines fêtes, Chisei n'en savait trop rien, il ne connaissait que celle aussi de laquelle il avait été élevé. Mais quand elle se mit à parler d'un petit garçon, des flashs vinrent dans la tête du Rose. Oui, cela ressemblait à ses propres souvenirs, ceux d'une petite fille qui venait régulièrement et qu'il retrouvait à chaque fois. Elle était gentille et plus belle que toutes les autres gamines qu'il avait rencontré. Il avait eu ce type de coup de cœur comme bien des enfants de son âge avec leurs camarades. En général cela se faisait beaucoup à l'école, mais Akamatsu n'a jamais été à l'école. Pour l'état il était inexistant et l'homme qui l'élevait n'avait pas les moyens pour l'envoyer dans un établissement. Ce gamin dont elle parlait faisait des tours avec des cartes, parfois il y arrivait, parfois il ratait et ça l'énervait. Elle, elle faisait de la danse. Exactement comme cette petite fille dont Chisei se souvenait. Oui, l'histoire collait parfaitement c'était bien certain et le Rose ne pouvait pas le nier puisque lui-même était capable de se repasser ces souvenirs en tête sans y trouver d'incohérence. Cette gamine avait disparu de sa vie il y a de nombreuses années maintenant, il n'avait jamais su pourquoi. Son frère avait fugué ? Ça serait donc ça ? Chisei n'en avait pas la moindre idée. Lui aussi avait fini par disparaître et jamais il n'avait dit à qui que ce soit où il partait. Son but n'était pas d'être retrouvé par qui que ce soit de familier au final.
Elle enchaîna encore et le voleur restait silencieux pour l'instant, ce n'est qu'après ses dernières paroles, lorsqu'elle se leva, qu'elle lui tourna le dos pour lui dire qu'il ne se souvenait probablement pas et qu'elle n'était plus elle que le jeune homme finit par s'exprimer :
« C'est la bonne histoire mais ce n'est pas le bon visage. »
Certes les gens peuvent changer, mais pas à ce point. « Je ne suis plus moi », qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Chisei ne pouvait pas comprendre une telle phrase. S'était-il passé quelque chose dans sa vie pour qu'elle ait l'impression d'avoir perdu son identité ? Il n'arrivait pas à s'imaginer que ça ait pu atteindre de telles proportions : jusqu'à changer de visage et même de prénom. Il n'avait jamais connu le nom de famille de sa jeune amie mais il se souvenait parfaitement de son prénom.
« Son visage je m'en souviens, aujourd'hui il ne pourrait pas ressembler au votre, c'est impossible. Je me souviens d'une fille mais elle ne s'appelait pas Mitsuko. Elle s'appelait Tsubaki et ce n'était pas vous. » expliqua-t-il.
Il faisait en sorte de ne pas paraître trop froid dans sa façon de parler, dans le ton qu'il employait avec elle. Elle avait l'air bouleversée en quelque sorte, Chisei s'en voyait bien navré mais il ne pouvait pas croire que ça pouvait être son amie d'enfance. La seule amie qu'il ait eu d'ailleurs. Les autres enfants n'étaient que des individus de passage avec qui il sympathisait pour quelques minutes, parfois quelques heures mais qu'il ne revoyait plus jamais après pour la plupart du temps. Il n'y avait que Tsubaki qui l'avait habitué à sa présence régulière, qui lui avait appris un peu ce que c'est de côtoyer quelqu'un de son âge. Peu de forains parmi ceux qu'il connaissait avaient des enfants ou bien souvent ils ne les avaient pas avec eux.
« Vous m'en voyez navré, mais tout ça ne doit être qu'une immense coïncidence, je ne pense pas qu'il puisse en être autrement. »
Le travesti se leva lentement, sa silhouette dépassant de beaucoup Mitsuko, il ne plaça à côté d'elle et lui jeta un coup d’œil, regardant son visage peiné. Il lui donna le mouchoir qu'elle lui avait rendu. Il lui avait pris la main pour y mettre le morceau de tissus et lui faire refermer ses doigts dessus doucement.
« Vous devriez le garder. » dit-il doucement. « Peut-être qu'un jour vous reverrez la personne que vous connaissiez, je vous le souhaite, ça semble vous être important. »
Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-02-03, 23:20
Après moult et moult hésitation, non seulement j’arrive à lui parler normalement, mais en plus j’arrive à lui raconter. Ah oui. J’ai tout raconté. De A à Z. Ce n’était pas si difficile, ça sortait tout seul. Tu vois ? Ce n’était pas si difficile. Oui, sauf que j’ai bien vu son regard. Il ne se souvient pas. Mais arrête, qu’est-ce que t’en sais ? Ptre que tu l’as marqué aussi. Je secoue la tête en souriant, essuyant une larme qui roule. Non, j’ai rien … je n’avais rien d’extraordinaire, encore moins quand j’étais gosse, il devait en voir des dizaines… et pis c’était y a tellement longtemps. Et je ne suis plus moi.
J’ouvre de grands yeux. Aaaaaaaaaaaaaaah ! Il se souvient de toi, t’as vu ? T’as vu ? T’as entendu ?? Il se souvient de ton visage et de ton prénom ! Je sursaute. Mais t’es folle ou quoi ? Les battements de mon cœurs se sont accélérés, mais je ne saurais dire si c’est suite à ses paroles ou au cri de Mitsuko. Il se souvient ! De moi ! Je souris alors que quelques larmes finissent par rouler sur mes joues. Une immense coïncidence ?? Ah ! Arrête ! Il se souvient de toi ! Prouve-lui ! T’es pas arrivée danseuse étoile en tergiversant et en hésitant pas vrai ??
Je l’entends se lever et venir vers moi. Il me tend à nouveau le mouchoir. Ah merde, ça se voit tant que ça ? Et il me prend la main pour y placer le mouchoir. Je saisis son poignet avant qu’il ne puisse l’enlever.
« Je n’ai pas encore fini mon histoire. »
Je relève la tête, remontant vers son visage. Tiens c’est drôle, il n’était pas si grand avant. Avant, vous aviez 10 ans… Oui, c’est vrai. Je lève les yeux vers lui et le regarde, essayant de… je sais pas, lui faire comprendre … sous mon apparence ? Oui !
« Quand j’avais 10 ans. J’ai insisté pour y aller. A la foire. Même si mes parents n’étaient pas ravis que je passe la journée de mon anniversaire là-bas… Chisei m’avait dit que ça lui ferait plaisir de me voir. Alors j’y suis allée. Quand je suis arrivée, je l’ai cherché pendant 10 minutes, j’ai même pensé qu’il avait changé d’avis ou qu’il m’évitait. Mais j’ai fini par le trouver. Il était plus loin, près des caravanes et des trucs comme ça. Il m’a tendu un bouquet de Magnolias, des Tsubakis. Des blanches à bordures rouges, parce que j’avais dû lui dire que c’était celles que je préférais, même si on trouve plus souvent des roses ou des blanches. Il avait dû aller les piquer au parc. Il était plus rouge que les fleurs. Il ne savait plus où se mettre et pourtant il me tendait le bouquet... C’était amusant. Enfin, amusant non. Adorable plutôt. J’ai bloqué un instant en le voyant. Et je lui ai sauté au cou. Ça m’avait fait tellement plaisir qu’il ait pensé à moi, qu’il ait pris la peine de… »
Je souris comme une idiote en y repensant. J’essuie mes yeux avec le mouchoir, en me mordillant la lèvre.
« On a traîné toute la journée ensemble. A manger de la barbe à papa. A parler de magie, de mon avenir dans la danse. Il était persuadé que j’y arriverais. Il était tellement adorable. Je me souviens pas de ce que j’ai pu avoir d’autre cette année. Je me souviens juste de ce bouquet. Et que ma mère râlait parce que je refusais de le jeter bien après que toutes les fleurs fussent fanées… »
Je souris, les yeux fixés sur sa main que je tiens encore. Je relâche son poignet.
« J’en ai quand même gardé une, de fleur. C’est devenu un de mes porte-bonheurs, avec un bracelet que mon frère m’avait offert. Je les ai gardé… »
Oh mon dieu. J’ouvre de grands yeux. Quoi ? Ils sont passés où ? De quoi ? Le bracelet, la fleur ! ils ont dû les jeter ! … et c’est seulement maintenant que t’y penses ? Les larmes me montent à nouveau aux yeux. Non, c’est juste… juste… un retour de flammes. Ca va. J’inspire, en essayant de chasser les larmes.
Je respire profondément.
« Ils m’ont aidés à entrer au Tokyo Ballet et à obtenir le premier rôle dans Le Spectre de la Rose. Un beau, très beau ballet. Je suis parvenue à faire ce que je voulais faire. J’avais beaucoup travaillée pour ça. »
Ça je veux bien le croire, vu ce que tu me fais déjà subir actuellement…
« Vous vous souvenez quand je vous ai demandé de rester ouvert d’esprit ? Vous avez déjà entendu parler des reborn ?»
Je déglutis, me passe la langue sur les lèvres, avant de le regarder à nouveau.
« C’est maintenant qu’il faut… que tout se joue… et que vous… que tu vas me prendre pour une folle malgré tout ce que j’ai pu te dire jusque là. Et même si tu te souviens de tout ça, de moi… » Je souris et regarde le parc. « Malgré le fait que tu saches que tout ce que j’ai dit soit exact, si tu t’en souviens vraiment, que je n’ai rien inventé, et que tout s’est bien passé comme ça… ce que personne d’autre ne pouvait savoir. Tu me prendras quand même pour une folle Chisei. »
Je fixe son œil unique, avant d’ajouter, sans trop lui laisser le temps de parler.
« Elle, Mitsuko, va avoir 20 ans. Moi. J’avais 25 ans quand je suis morte… dans un crash d’avion. Et je me suis réveillée ici, dans ce quartier… dans ce corps… qui n’est pas le mien… et qui a déjà une propriétaire… »
Je ris nerveusement en le regardant. Oui, à haute voix, c’est encore plus insensé. J’enlève et joue nerveusement avec une des bagues. Arrêtes, tu vas encore en paumer une. Désolée. C’est un tic.
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Sujet: Re: To tell the truth, I so much changed for this morning which I would not know how to say any more whom I am... 2015-02-15, 23:10
I have to look up just to see hell
Chisei fut surpris d'entendre que cette histoire n'était pas terminée. Elle avait pourtant arrêté de parler, qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire de plus après ça ? Il n'aimait pas être ainsi tenu par le poignet mais il n'eut pas le moindre geste brusque. Il resta silencieux et attendit donc la suite bien qu'il soit particulièrement perplexe à l'idée que cette inconnue ait d'autres choses à lui déballer après toute cette histoire qu'elle lui a déjà raconté. Donc, pour le coup, la jeune femme recommençait à parler de son enfance et de son amitié avec un gamin qui s'appelait Chisei et qui vivait avec des forains. Le Rose resta patient, il écouta même attentivement, restant debout à côté d'elle. Et encore une fois, il retrouva cette immense ressemblance avec ses propres souvenirs. C'était extrêmement perturbant étant donné que le visage, le prénom et l'âge de la jeune femme ne pouvaient pas correspondre.
Finalement, le poignet du travesti fut libéré et cela contribua un peu à le détendre mais il ne bougea pas pour autant, attendant toujours la suite. Il voulait savoir où elle voulait en venir puisqu'elle insistait à ce point. Elle devait obligatoirement avoir une raison d'insister. Que ça soit sincère ou pour l'embobiner, elle faisait ça dans un but et pas juste histoire d'assécher sa jolie bouche comme un véritable moulin à paroles. D'ailleurs, l'attente et l'incompréhension rendait la patience difficile à conserver mais il faisait l'effort. Il n'avait rien de mieux à faire pour l'instant, il avait tout le temps devant lui, il ne comptait pas rentrer pour le moment.
Puis soudainement, elle lui demanda si il avait entendu parler des reborns. Bien sûr, comme tout le monde dans ce quartier ou à peu près. Mais il avait préféré ne pas trop s'y intéresser. Il trouvait ça bizarre, il n'avait aucune envie de croire que ça puisse être vrai. C'était un peu flippant à vrai dire. C'était comme admettre le fait qu'il n'y a pas de paix après la mort. Ou alors si un jour un autre esprit venait s'incruster dans son corps ? Ça serait un cauchemar, ça ne pouvait pas exister.
Il n'eut pas le temps de répondre, la fille enchaîna encore. Chisei sentait que c'était une pente glissante et que ça risquait d'être déplaisant. Il se demanda un instant s'il n'aurait pas mieux fait de partir, de la laisser immédiatement. Il n'était pas sûr de vouloir entendre la suite, la vérité. Et pourtant ça allait arriver, elle le lui assurait, il allait la prendre pour une folle mais pourtant elle allait lui raconter la stricte vérité.
En attendant l'explication, Chisei du reculer d'un pas et reposer ses fesses sur le banc. C'était bien ce qu'il craignait, elle lui donnait exactement ce qu'il ne voulait pas. Il ne pouvait pas y croire, il ne voulait pas non plus.
« C'est pas possible. »
Il reniait la réalité que Mitsuko - ou Tsubaki - le forçait à voir. Il restait dans son optique de coïncidence parce qu'il ne voulait pas se donner le choix de croire que Tsubaki pourrait être planquée dans ce corps qui n'était pas le sien. Morte ? Elle ne pouvait pas être morte ! Le Rose secoua légèrement la tête, ne supportant qu'à peine cette nouvelle qui lui tombait sur le coin du pif.
« Je... Dois vous laisser. »
Il prit le temps de s'allumer une Marlboro light avant de se lever du banc et de se mettre à marcher, calmement, ne laissant pas à Mitsuko l'occasion de voir son visage décomposé. C'était trop. Beaucoup trop. Il ne voulait pas en entendre plus. Il devait s'en aller. La laisser, l'oublier. Ne pas se souvenir de ses paroles, de cette fille, ni même de Tsubaki. Il avait l'impression d'avoir été touché en plein dans une de ses faiblesses et il ne pouvait pas se permettre de dégringoler. S'il voulait rester en vie, il ne pouvait absolument pas se permettre une telle chose.