Ma vie d'avant On pourrait penser que Kana aurait souhaité naître dans une famille tout autre, mais non. Elle a Toru, son grand frère, son père adoptif, donc elle ne regrette rien. Rien du tout.
La jeune fille est née il y a de cela ving-quatre ans dans une famille de Yakuza répondant au doux nom d'Okamoto. Oui, si vous ne l'avez pas compris, Matsumoto c'est pas son véritable nom hein. Bravo pour ta lueur d'intelligence.
Lorsque Kana naquit, elle possédait déjà un grand frère de dix ans son aîné, le seul dans toute cette famille qui n'avait pas l'esprit souillé par l'argent, les meurtres et autres actes indescriptibles. Kana grandit comme elle peut dans cet environnement impitoyable et sanguinaire, chouchoutée et protégée par son grand frère Toru. Elle ne manquait de rien grâce à lui et il parvenait à lui cacher toutes les activités sordides pratiquées par les Yakuzas du clan de son père.
Lorsqu'elle eut six ans cependant, son père tua un homme de sang-froid juste sous ses yeux. Comment pouvait-on imposer ça à une gamine de son âge ? C'est comme ça que Toru a développé une haine sans pitié pour le paternel.
Le plus tragique des incidents eut lieu lorsque l'enfant eut dix ans. Un soir, alors qu'elle lisait tranquillement ses romans à l'eau de rose achetés par son frère avec l'argent de la famille, deux hommes vêtus de costumes noirs firent irruption dans sa chambre, sans prévenir. Ils lui arrachèrent son livre des mains en riant avec cette voix effrayante et désagréable. Kana avait déjà pâli, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Elle était une enfant sage et ne causait aucun problème, elle allait à l'école correctement, faisait ses devoirs, était même très intelligente d'ailleurs. Mais ces hommes s'approchaient dangereusement d'elle, de son petit corps fragile. Ils la plaquèrent sur le lit, et pendant que le premier lui tenait les bras pour ne pas qu'elle se débatte, l'autre commença à arracher ses vêtements sans se soucier du fait que c'était sa robe préférée. Elle n'avait que dix ans, elle n'était pas encore formée. Quel plaisir pouvaient-ils prendre là-dedans ? A contempler le corps frêle d'un enfant de dix ans. Et pourtant, elle se retrouva vite déshabillé sans aucune gêne de la part de ces types, qui eux aussi commencèrent à détacher leur ceinture et déboutonner leur pantalon. Inutile de se désaper à part entière voyons, juste utiliser son engin ignoble pour souiller la petite à tour de rôle suffirait.
Mais ils n'eurent pas ce petit plaisir malsain. Ils avaient « à peine » eu le temps de la toucher avec leurs mains sales, d'embrasser sa bouche innocente sans scrupule et de toucher son intimité pour se préparer à l'acte le plus répugnant qui soit. Kana avait réussi à crier, à hurler, à appeler le nom de son frère, qui finit par faire irruption dans sa chambre. Il vit la scène avec horreur, se jeta sur sa sœur pour la rhabiller aussitôt avec d'autres vêtements et l'emmena hors de la chambre. Il la porta jusqu'à la voiture garée devant la demeure familiale et l'enferma dedans en lui demandant d'attendre et de ne pas écouter. Elle obéit et il repartit.
Suite à cet événement, Tôru est devenu en quelque sorte le tuteur de sa petite soeur et s'est occupé d'elle comme un père l'aurait fait. Grâce à lui elle put aller au collège et au lycée normalement, bien qu'elle ne participe jamais aux réunions parents-profs, trouvant toujours des excuses pour ses "parents" absents. Elle a eu une adolescence relativement normale hormis le fait qu'elle n'ait jamais eu de petit ami. | A Shinkyo Maintenant le temps a passé, la jeune femme a vingt-quatre ans et vient de passer l'examen du barreau pour devenir avocate. Ayant toujours été brillante, elle a sauté une classe au lycée et n'a jamais montré de faiblesse en cours. Bosseuse, elle se donnait toujours à fond dans ce qu'elle faisait et si elle a choisi le droit, c'était parce qu'après le passé qu'elle avait subi, elle voulait une justice plus efficace au sein de cette immense ville qu'est Tokyo. L'espoir fait vivre … Elle ne connaît pas les détails du génocide orchestré par son frère, il a d'ailleurs tout fait pour lui faire oublier son passé sordide, même si parfois quelques bribes de ce dernier lui reviennent en mémoire comme des flashs, que ce soit en rêve ou en plein milieu de la journée. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle n'a jamais eu de petit ami, elle n'en souhaite pas, elle est effrayée par le contact des hommes -son corps marqué à jamais par ce qu'ont fait ces types, et se concentre donc à fond sur son travail, faisant vivre un enfer à tout homme tentant de la séduire un peu lourdement. Ce qui ne l'empêche pas d'user de ses charmes pour arriver à ses fins, même si elle n'ira jamais jusqu'à embrasser quelqu'un. Ca la répugne, voilà.
Kana a suivi le projet Shinkyo de très près, intéressée par le côté humanitaire qu'il dégageait. En effet, créer un quartier entier pour offrir des habitations dignes de ce nom aux sinistrés de Fukushima, c'était une noble cause. Elle a d'ailleurs accueilli la décision de son frère de déménager sur place avec enthousiasme, ce qui lui permettrait d'en savoir plus sur Shinkyo et ses fondations. Avocate débutant ayant tout juste réussi l'examen du barreau, elle vient d'être engagée dans un petit cabinet du centre-ville, où elle commence doucement à se faire un nom. Mais elle vise plus haut. Travailleuse, efficace, et brillante, elle espère attirer l'attention du maire jusqu'à ce qu'il lui propose de devenir son avocate personnelle et se rapprocher du coeur du projet. En effet, depuis son arrivée dans le quartier et cette histoire de Reborn, la jeune femme a bien réalisé que ce projet n'avait plus l'air aussi noble qu'il n'y paraissait. Elle trouve que la création de Shinkyo et la réincarnation de gens décédés est liée d'une façon ou d'une autre. Elle ne sait pas encore comment le prouver, mais elle y travaille. |
