Ma vie d'avant
« Kazuya ! Tu écoutes ce que je te dis oui?! » à l'entente de son prénom, la petite tête châtaigne redressa son menton vers l'appelant. Sa mère semblait s'arracher les cheveux devant ses bulletins scolaire ; rien de quoi être fière, sérieusement. Ledit Kazuya haussa simplement les épaules et lui jura une énième fois qu'il fera mieux au prochain trimestre. Néanmoins, ses promesses épelées comme des parjures n’atteignirent plus sa pauvre mère. Il avait tout pour plaire ce garçon ; il avait une famille aimante, un quotidien plutôt agréable et une situation financière plutôt moyenne mais assez pour céder à ses caprices. Mais Kazuya n'en fait qu'à sa tête et voilà qu'il retombe dans le vandalisme, il devient l'ennemi des policiers et agacent la population avec sa petite équipe de voyous. Ensemble, ils pillent et bousculent les plus faibles en soulignant qu'ils l'avaient mal regarder. « On emmerde les dictâtes » c'était leur définition, leur devise.
Et son avenir ne fut pas si fleurissant qu'il s'était imaginé. A vouloir échapper à la police car il commençait à toucher aux banques et arnaquait rapidement, d'autres vagabonds voulaient leur peau. A tous, sans en épargner un seul. Kazuya fût le premier à abattre. Charmé par les paroles d'une jeune femme, il se laissa emmener dans un endroit encore inconnu. Et sa mère l'attendait patiemment, assise sur la chaise de la cuisine, le corps emmitouflé dans un énième pull-over qu'elle venait d'enfiler. Étrangement et sûrement parce que c'était son fils qu'elle avait décuplé « l'instinct maternel », elle ressentait que quelque chose n'allait pas. Mais elle chassa cette idée, ne désirant pas s'inquiétait davantage. Car malgré les mauvais coups de son fils, elle était persuadé de ses paroles. Elle savait qu'il reviendrait.
Katô Kazuya se fit tuer dans un guet-apens, avec tous ses alliés. Certains pleurons sa disparition tandis que d'autres souffleront de soulagement de voir s'abattre des voyous comme eux. Sa mère ne survivra pas à cette perte et mourut dans la saison d'hiver, emportant avec elle ses derniers souvenirs de son fils, heureux de faire tourner sa pauvre mère en bourrique. Elle laissa derrière elle trois enfants, accablé par le malheur de leur famille mais persisteront à essayer de trouver la véritable histoire de ce crime sans humanité. |
A Shinkyo
C'était comme un cauchemar qui se répétait sans cesse dans mon crâne. Si bien que ce dernier ne tarda pas à me marteler de violent maux de tête. Et lorsque je me réveilla, ce fut comme une libération. J'hurlais mais ma voix ne résonnait pas la même. Alors, suivit par mon instinct je joignit me mains devant mes yeux et sous cette surprise je m'attrapa le visage. Celui n'était pas le mien, rien ne me correspondait, rien ne me rappelait qui j'étais ; Katô Kazuya. Je me releva brusquement et une fois avoir contrôlé mes pieds, j'avança vers le miroir.
D'abord je cru à une blague, une hallucination ou alors j'étais encore plongé dans mon rêve. De long cheveux châtain tombant jusqu'à mon ventre et cachant ma poitrine, petite certes mais s'en était quand même une. Je m'attrapa subitement et sentit que c'était vraiment des seins, ça ne blaguait décidément pas. Mes yeux vagabondèrent tout autour de la pièce, même celle-ci je ne la reconnaissais pas. J'étais totalement perdu. Pourquoi je me sentais comment suffocant, dépourvu de cette nouvelle?
Peu de temps plus tard, j'appris que la « réincarnation » n'était plus une légende mais un phénomène recouvrant le Japon. Durant des mois, je me suis documenté, visionné toutes les vidéos de paranormales incluant la réincarnation. Je commençais à doucement comprendre et bien sûr je n'avais pas vécu dans le corps de cette jeune femme sans intriguer plus d'un ; cette dernière avait une famille. Par peur de provoquer un choc, je n'alla pas à leur rencontre mas je fus très vite confronté à un jeune homme qui se proclamait mon futur mari. Nous avons réussi à calmement parler de la situation et si lui semblait totalement perdu, je n'étais pas mieux pour pouvoir le consoler.
J'ai longtemps traversé les choses seul, même si ma mère résumait mes situations et m'aidait secrètement. J'aime à penser que je suis plutôt indépendant et que même cette cacophonie je peux la gérer... seul. Mais cet homme, enfin le futur mari de cette jeune femme, m'aida à m'appliquer dans ce nouveau corps, ces nouvelles habitudes. Autant gêné que malheureusement triste pour ce gars, je ne laissa rien passer et continua se train de vie lui. J'appris beaucoup sur ce corps. Elle s'appelait Honjô Nanae, une fille pétillante et sociable. Aussi différente que moi. Ensemble nous cachons tristement ma vraie identité à la famille Honjô, car mes prédictions étaient bien réelles ; ils ne supporteraient pas.
Quelques mois ont suffit à cet homme pour que je retrouve la trace de ma vraie famille et deviennent leur plus douloureuse malédiction. J'ai longtemps hésité à venir les voir, en fait je suis tellement lâche que je n'ai réussi qu'à les observer sans rentrer en contact avec eux. La femme à l'intérieure de moi arrivait à me contrôler, rugissant ses droits ; elle voulait me pousser de son corps. Car ce n'était pas le mien et je n'avais rien à faire ici alors je devais partir de cette enveloppe corporelle. Elle avait raison mais quelque chose d'autre me poussait à rester. Je devais trouver ce qui pourrait me faire reposer en paix. |